Combien de champignons poussent en Côte-d’Or ? Alors que l’automne 2023 commence enfin à s’installer fin octobre, les passionnés de la Société mycologique essaient de répondre à cette question, en réalisant des inventaires depuis une quinzaine d’années. Reportage, sur les hauteurs de Brochon.
Qui dit automne, dit saison des champignons. Il y a ceux qui ont leurs petits coins (souvent secrets) en Côte-d’Or pour les cueillir et les cuisiner ensuite, et il y a ceux qui préfèrent… les étudier. Douze fois par an officiellement, et beaucoup plus pour le plaisir de ces passionnés, la société mycologique de Côte-d’Or réalise des inventaires dans la nature. C’était le cas, entre bruine et éclaircies, mardi 31 octobre 2023, sur une pelouse calcaire de la Combe Lavaux, dans les hauteurs de Brochon.
Répertorier pour comparer dans le temps
Pour l’équipement, il y a des indispensables. Un couteau, une boîte avec des compartiments, une loupe – avec son cordon pour l’avoir à disposition autour du cou. Et surtout une mémoire d’éléphant, pour identifier au premier coup d’œil des centaines de variétés différentes. Les champignons sont photographiés sur place, sous tous les angles, puis prélevés. Certains seront ensuite observés au microscope, puis finalement répertoriés, classifiés, avec toutes leurs caractéristiques, botaniques et scientifiques.
« L’intérêt des inventaires, c’est d’essayer de regarder ce qui pousse actuellement, pour, plus tard, comparer et savoir où on va », indique Jean-Claude Verpeau, de la société mycologique de Côte-d’Or, rappelant que ces inventaires sérieux ont débuté il y a seulement une quinzaine d’années dans le département. « C’est dommage de ne pas avoir des inventaires de 1923, par exemple, pour pouvoir comparer. Ça n’existe pas vraiment, il y avait de bons mycologues, mais seulement, ils ne prenaient que les gros champignons, et s’occupaient très peu des petits », regrette-t-il.
Répertorier, et parfois découvrir. C’est lors de l’une de ces sorties, il y a une dizaine d’années, qu’Alain Gardiennet a pu identifier une nouvelle espèce, baptisée « Hypoxylon gibriacense », en référence au nom de Gevrey-Chambertin, en contrebas. Président de la Société mycologique issoise, il s’est spécialisé dans l’analyse des plus petits des champignons – parfois de quelques millimètres.
On estime qu’il y aurait environ 30.000 espèces différentes de champignons en France. Pour l’instant, en quinze ans d’inventaires, la Société mycologique a recensé près de 7000 variétés.
La loupe, indispensable !
Comment se présente la saison ?
« C’était une année difficile, les champignons commencent simplement à pousser, sauf quelques exceptions, comme une poussée de cèpes formidable, ou d’amanites des Césars comme on n’en a jamais vu dans la région. Mais, à part ça, il n’y avait rien d’autre. Les pluies ont commencé, il faut une quinzaine de jours pour que les champignons poussent vraiment. On devrait commencer une bonne période », analyse Jean-Claude Verpeau, intéressé par les champignons depuis plus de cinquante ans.
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