En amont des anciens barrages de la vallée de la Sélune, les chercheurs chargés de suivre la restauration écologique de la région ont découvert des saumons juvéniles. Le retour rapide des poissons migrateurs, seulement un an après les derniers travaux, s’accompagne d’autres « résultats prometteurs ».
Dans la vallée de la Sélune, les scientifiques constatent une transition « plus rapide que nous ne l’avions imaginée ». Depuis 2012, ils suivent cette vallée avant, pendant et après l’effacement des deux barrages de Vezins et La Roche-qui-Boit, arasés entre 2019 et 2022.
En amont des anciens barrages, lors de pêches scientifiques cet automne, ils ont découvert « trois saumons juvéniles, ce qui signifie que les saumons sont remontés dans le fleuve pour se reproduire », explique Frédéric Marchand, responsable des suivis piscicoles sur la Sélune pour l’institut de recherche Inrae.
Des lamproies marines, qui se reproduisent également en rivière, ont été observées, ainsi que des anguilles dont les juvéniles grandissent dans les rivières. « L’anguille a colonisé très rapidement l’ensemble du bassin versant à l’amont », détaille le directeur du programme scientifique sur la Sélune pour l’Inrae, Jean-Marc Roussel. « Or, c’est une espèce en danger au niveau mondial. Avoir ici une bouffée d’oxygène pour ces espèces, c’est encourageant pour leur avenir ».
L’état écologique du fleuve s’améliore
Le retour des poissons migrateurs en seulement un an est également un bon indicateur de l’état écologique du fleuve. Celui-ci s’améliore et les résultats sont « prometteurs », selon les équipes de chercheurs et de spécialistes de l’environnement. Depuis onze ans, ils sont une soixantaine à se relayer sur le site et à mettre en place de nombreux observatoires.
« L’écosystème va dans le bon sens, on est sur des notes porteuses d’espoir vis-à-vis de la bonne santé de la Sélune à l’avenir », poursuit Jean-Marc Roussel. « Il y a aussi une amélioration de la qualité de l’eau qui est liée au fait qu’en enlevant les lacs propices au développement des cyanobactéries et des algues toxiques, ces problèmes-là ont disparu ».
Un autre signe positif est le retour de petits invertébrés aquatiques, comme les éphémères, très sensibles aux polluants et à la quantité d’oxygène dans l’eau.
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