Dimanche 12 novembre 2023, le charmant hameau de Villefranche-de-Lonchat, situé en Dordogne, a été le théâtre de son quatrième incendie en l’espace d’un mois et demi. Si l’on inclut également celui survenu dans la localité voisine, cela porte le nombre à cinq. Les résidents locaux commencent à être préoccupés par cette situation.
Quatre ou cinq incendies en un mois et demi, cela commence à inquiéter les 1000 habitants de Villefranche-de-Lonchat. La préoccupation grandit dans ce petit village du Montponnais, situé à la frontière avec la Gironde. Les gendarmes déploient d’importants moyens pour déterminer si les incendies sont liés.
Tout a commencé avec un incendie dans une maison inhabitée dans la nuit du 3 au 4 octobre, suivi d’un autre le matin du 22 octobre. Le 4 novembre à 2 heures du matin, c’est un bus scolaire stationné dans la commune qui a pris feu. Et ce dimanche, c’est l’entrepôt d’une cave coopérative qui a brûlé en pleine journée. À cela s’ajoute l’incendie d’un hangar le 8 novembre, qui a ravagé des bottes de foin et un tracteur, à Minzac, la commune voisine.
« Ça inquiète, cela peut arriver n’importe où », témoigne Daniel, qui habite depuis dix ans la rue perpendiculaire à la place de la Poste, où le bus scolaire s’est embrasé. Sa compagne, Anne-Marie, n’est pas rassurée mais elle assure : « Moi je pense que c’est criminel. Autant, je ne trouve pas cela normal. »
« Ça va devenir tendu, il va y avoir une psychose », rapporte Didier Dufour. C’est le bâtiment administratif et de stockage de sa coopérative agricole qui a pris feu dimanche midi. « Là maintenant, si c’est le cas (l’œuvre d’un incendiaire, NDLR), il y a un cran qui est franchi. On a touché un outil de travail », regrette le patron.
Didier Dufour poursuit : « Il y a un risque maintenant. On est dans un milieu rural, il y a des gens qui sont chasseurs, qui ont tous les fusils à portée de main, [et] avec tout ce qu’il se passe, ils vont devenir très inquiets. Je ne voudrais pas qu’il y ait un drame. »
Dans le village, tout le monde se connaît. Franck a investi la maison de sa grand-mère il y a un peu plus d’un an. C’est le logement inhabité de sa petite cousine qui a brûlé il y a quelques semaines. « Il vaudrait mieux que ça s’arrête, il va y avoir de la colère et ça va aller mal », dit-il. Il reconnaît que les esprits peuvent vite s’échauffer. « Surtout si je trouve le monsieur qui l’a fait, ça irait mal », raconte Franck. « Je lui mets dedans direct (sic), je deviens méchant, parce que ce n’est pas bien, les affaires des autres on les respecte. »
Une enquête est ouverte. Le parquet de Bergerac ne souhaite pas communiquer sur l’affaire.
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